anonymous
2008-10-06 01:58:57 UTC
Si tous les amoureux se donnent rendez-vous ici ça n'est pas pour le charme de l'endroit, ni pour les magnifiques fientes de pigeons qui jonchent en abondance le sol et encore moins pour les clodos sursaturés d’ignoble vinasse qui braillent des jurons incompréhensibles.
Non, c'est simplement le produit d'une réaction entre un train, une femme ou un homme devant prendre ce train, et le caractère éminemment pot-de-collesque du petit-ami ou de la petite amie.
Prenons, donc, l'exemple d'une jeune fille qui doit s'absenter pour trois mois dans la campagne de Saint-Oradoux-de-Chirouze (dans la Creuse) parce que sa grand-tante au troisième degré est atteinte d'une grave maladie – type ongle incarné, mauvaise haleine, gerçures des lèvres - qu'il ne lui reste que peu de temps à vivre, et que l'héritage n'est pas négligeable.
Il s'avère, comme de par hasard, que cette jeune fille a un petit ami merveilleux, doux, charmant, attentionné, qui l'aime, la chérit et la rend heureuse comme nul autre n'aurait pu le faire, mais qui fait des blagues un peu grasses parfois car c'est un mec quand même, il ne faut pas l’oublier.
Admettons – je dis bien "Admettons" - qu'il y a ait une gare à Saint-Oradoux-de-Chirouze et que la jeune fille décide d'y aller par cette voie-là.
Le jour arrive où la jeune fille doit rejoindre sa grand-tante adorée. Elle (la jeune fille, pas la grand-tante toute décrépite avec de vrais morceaux de sénilité dedans) se rend à la gare, accompagné de son petit-ami qui désire profiter de ses derniers instants pour échanger avec sa bien-aimée quelques tendres derniers baisers, et de toute façon fallait que j'aille à la gare pour faire des photos au photomaton, alors ça tombe bien.