Question:
Comment faire le deuil d'une relation?
Dame Polgara
2007-03-05 04:13:43 UTC
En deux ans, la personne à qui je tennais plus que tout n'a pas arrété de me quitter pour revenir (en précisant qu'il ne m'aimais "pas autant" que ce qu'il devrait. A chaque fois par amour pour lui j'ai accepté de mettre ma fierté en sourdine et d'accepter son retour, pour qu'il me quitte à nouveau. Les ruptures sont de plus en plus difficile. Au point qu'aujourd'hui j'ai l'impression de mourir chaques jours, à chaque fois que je penses à lui. Mais tout me fait penser à lui. Je voudrais juste arriver à entamer ce deuil des relations dont tant de monde me parle. Mais ma peine au contraire va en augmentant au lui de décroître. Si quelqu'un a déjà subit ça, qu'il a réussi à s'en sortir ou si une idée vous viens peu importe laquelle pour me sortir de ce mauvais pas, n'hésitez pas.
Sept réponses:
2007-03-05 04:41:23 UTC
Ma foi, Dame Polgara, avec la réponse de Moon-Lune (si tu la lis en entier), tu as le temps de faire ton deuil, rien que le temps d'aller jusqu'au bout...



Blague à part, ce que tu dis me touche beaucoup.



Je suis un homme, et par deux fois, une femme que j'aimais m'a signifié la fin de notre relation. J'en ai énormément souffert, comme toi aujourd'hui. C'était comme une brûlure, un fer chaud que je retournais moi-même dans la plaie de mon manque et de ma douleur.... Tu dois savoir ce que c'est, n'est-ce pas ?



Il te faut impérativement refermer la porte sur tout cela. Même si c'est beau, même si tu souffres, et même si ça te fait encore vibrer. Pousse la porte de tes souvenirs comme tu le ferais d'une épaisse porte blindée dans le coffre de la Banque de France (là où ils mettent les lingots, tu imagines ?)



Essaie de visualiser cette image. C'est fini. Tu refermes cette porte, et tu te dis que même si ce qu'il y a derrière est beau, tu ne la rouvriras plus. Tu peux le faire, tu peux y arriver. Essaie, tu verras....



Cet homme a peut-être d'immenses qualités, mais ce n'est pas l'homme de ta vie. Et il ne le sera sans doute jamais ! Celui que tu attends, tu ne l'as pas encore rencontré, mais il viendra sans doute. Et là (crois-moi, je te parle d'expérience) vous vous reconnaitrez. Immédiatement. Ce sera très fort, et tu n'auras aucun doute. C'est ainsi : et crois-le, car c'est la meilleure façon de provoquer le destin.



Dans l'espoir que ces paroles t'aideront, deux choses encore.



1°) Va à la librairie la plus proche, et commande le roman de Richard MATHESON "Le Jeune Homme la Mort et le Temps"

Ou commande-le toi sur Amazon.

http://www.amazon.fr/Jeune-Homme-mort-temps/dp/2070416143

Lis le. Tu verras pourquoi je te dis de le faire... Je suis sûr que ça te fera du bien. Tu réfléchiras à ce qu'est le véritable amour, celui qui ne fait pas souffrir, mais qui ranime. Tu sentiras aussi peut-être combien la douleur amoureuse, si on ne s'en protège pas, peut être dévastatrice. Suis mon conseil, tu verras...



Dernière chose : un poème sur le manque, que j'ai écrit presque en écriture automatique, il y a trois ans, alors que j'étais dans le même état que toi. Depuis, j'ai rencontré mon Elise Mac Kenna (référence au livre précédent)



Ce n'est pas forcément le top niveau littéraire, mais ça vient du coeur.



Le manque.



C'est lorsque je t'attends, et que tu ne viens pas

Quand tu te trouves loin, et que moi je suis là...

C'est quand je te désire, et que je ne t'ai pas

Je crois que je te cherche, et ne pense qu'à moi !



C'est lorsque je te cherche et ne te trouve pas...

Quand je veux te parler, mais que je ne peux pas

Un coup de téléphone où je n'ai pas ta voix

Une question posée, mais que tu n'entends pas



C'est lorsque je t'appelle, et que tu n'es pas là

C'est quand tu es chez toi, et que je n'y suis pas

C'est une main tendue, mais que tu ne prends pas

C'est un élan d'amour qui se brise et s'en va.



Le manque est comme un train qui se vide et s'en va

Le manque est un élan, sans chérie dans ses bras !

Comme un chemin perdu qui revient sur ses pas

Une voix qui vous parle, mais que l'on n'entend pas.



Un espoir qu'on attend, mais qui n'arrive pas.

Un soleil dans l'Arctique qui ne se lève pas.

Un cri désabusé qui nous laisse pantois.

Un tourbillon de sable qui recouvre tes pas.



C'est un bout de ciel sombre dans lequel tu n'es pas

Une part de ma vie que je ne supporte pas !

Un désir de sommeil pour oublier tout ça.

Mais il n'y a rien à faire, et l'on n'en guérit pas.



Le manque habite en nous : il ne nous lâche pas

Telle une ombre fidèle il nous suit pas à pas

Tapi dans ton esprit, il se diffuse en toi

Tu voudrais l'oublier, mais il ne s'en va pas.



C'est un beau regard triste qu'on ne console pas

Un moment désolé que l'on consume en soi

Un désir de chaleur qui brûle et qui s'en va

Une perte de temps qu'on ne maîtrise pas !



C'est une porte fermée que l'on ne rouvre pas

Un rayon de soleil qui ne réchauffe pas

Une pluie de regrets qui s'insinue en soi

Une plainte inutile, qu'on ne maîtrise pas !



Le manque est immobile : mur érigé en toi !

Une porte fermée que l'on n'ébranle pas

Une envie de courir sans savoir où l'on va.

Des échos de soupirs, mais que tu n'entends pas



Le manque est ce présent que l'on ne vivra pas

Un appel au secours à celui qu'on n'a pas…

Le manque est un espoir, qui se perd avant toi

Le manque est un poison qui goutte à goutte en moi



Un hall d'aéroport sans un seul bruit de pas…

Une complainte amère aux accents sourds et las

Un enfant sans sa mère, et qui ne comprend pas

Le manque est une absence, et c'est aussi tout ça



Le manque est un requin qui se jette sur toi !

Tu nages et tu résistes, mais il coule avec toi

Tu as beau te débattre : il est plus fort que toi

Pris entre ses mâchoires, il met la mort en toi.



Le manque est un fantôme qui te tient par le bras

Un brouillard sur la lande que l'on ne perce pas

Il se rit de tes pleurs, il ne les entend pas.

Moque-toi si tu veux : c'est ma souffrance à moi !



Le manque est un appel qui vous laisse sans voix

Un besoin de chaleur qui vous laisse tout froid

La fureur d'un désir qui ne se trouve pas.

Pourquoi n'es-tu pas là, alanguie dans mes bras ?



Le manque est un abîme entre ton âme et moi

Une envie de te dire tout ce que je ne peux pas

Un miroir de détresse dans lequel je me vois

Un étang de tristesse dans lequel je me noie



Le manque est douloureux : c'est un cruel émoi

Une crainte, une peur, un maléfique effroi

Une peine infinie qui s'insinue en moi..

Un silence absolu qui me laisse sans toi.



Je ne peux le combattre : comme le vide, il n'est pas

Je ne veux pas de lui : je ne cherche que toi

Il faudrait t'oublier, mais mon coeur ne peut pas !

A quoi bon me mentir ? Tu es si forte en moi…



Vas t'en, je t'en supplie, je ne veux plus de toi

Tu m'as bien affaibli : tu peux partir sans moi

Me laisser effondré, seul à seul avec moi.

Je ne veux pas souffrir, mais c'est plus fort que moi !



Je me sens inutile, quand je suis loin de toi

Je vois ce que tu es... dans ce que je n'ai pas !

Je ne puis te saisir, et je te tends les bras,

Je cherche à t'éloigner, mais je n'y parviens pas.



Mon amour, où es-tu ? Je ne te trouve pas.

Je voulais te sentir, mais je reste sans toi

J'aimerais te garder, alanguie contre moi

Ne plus me demander où tu pars, et pourquoi.



Ma seule guérison c'est d'entendre ta voix !

Prends ma main ma chérie, et ne la lâche pas…
2014-11-17 02:03:33 UTC
Si vous avez des problèmes avec votre chien ou tout simplement de les former à la meilleure façon, je vous suggère de jeter un oeil à ce programme de formation en ligne http://formation.infaillible.info

Et la meilleure méthode utiliser le réseau avec d'excellentes critiques dans plusieurs paesi..questa est la version italienne. la vous racomando vivement!
Dada
2007-03-05 04:44:01 UTC
bonjour, cela me touche énormément puisque j'ai déjà vécu la même histoire. J'aimais à la folie une fille, puis elle est partie un jour. Je l'ai mal supporté tellement je sombrais.



Pour m'en sortir, j'ai remplacé, non sans peine, son image dans ma pensée, par une personne que j'aimais le plus au monde, ie ma mère. Sur le plan affectueux (amoureux au sens figuré du terme), un animal de compagnie (le chien) m'a permis de sortir la tête de l'eau.



A tout cela s'ajoute le soutien de proches, membres de la famille. Et j'ai fini par rencontrer une fille magnifique, relèguant ainsi au passé tous les mauvais souvenirs.



J'espère avoir répondu à ta préoccupation. Merci
Nana
2007-03-05 04:31:10 UTC
pleurer te fera du bien, crois moi, j'en ai essayé l'expérience hier ! Après tu te sentiras un peu mieux et au fur et à mesure du temps, tu en guériras!

allez courage!
revo
2007-03-05 04:28:13 UTC
Je suis dan le même cas , car je fréquenté une femme pendant 2 ans et m'a quittée , il y a 6 mois .C'est dur car je l'aimais , alors pour l'instant j'essaye de dialoguer , et j'espère que je retrouverais une seconde chance pour avoir une vie harmonieuse. Donc , tu dois essayer d'avoir des occupations, si cela est possible .Me concernant , c'est internet, mais c'est sur rien ne remplace l'être que l'on a perdu .Si tu es jeunes , va en boite , sort avec tes copines , et le temps efface les moments durs , j'ai dis efface et non oublier .Tu fais actuellement ton deuil , qui est plus ou moins long selon les personnes .Bon courage
floyoj
2007-03-05 04:27:28 UTC
pleures tous leslarmes de ton corps pleure autant que tu peux mais un jour tu rencontrera à un moment ou tu ne t'attends pas quelqu'un qui te ferra tout oublier et avec qui tu n'auras qu'une idee en tete rendre heureux
Lune_Venus
2007-03-05 04:18:06 UTC
L'épreuve

du

deuil









Le deuil, à la suite de la mort d'une personne aimée ou d'une séparation, est une des plus grandes épreuves de la vie qui, un jour ou l'autre, atteint chacun de nous.

Source d'une grande souffrance, d'une véritable douleur morale, d'un profond désespoir, d'anxiété, de dépression et de manifestations fonctionnelles variées, le deuil est un facteur de déséquilibre transitoire, un traumatisme aux effets prolongés.

Dans la majorité des cas, aussi pénible soit-il, le deuil suit normalement son cours et arrive a son terme. Pour 5 % d'entre eux, il va provoquer des complications au niveau de la santé physique, mentale, de l'équilibre psychologique et des relations sociales.





Qu'est-ce que le deuil ?



Le deuil est l'ensemble des réactions physiques, psychologiques, affectives et comportementales à la perte d'une personne aimée, mais aussi d'un animal, d'un objet ou d'une valeur auxquels on est fortement attaché. Il est justement déterminé par la nécessité de modifier cet attachement du fait de la disparition.

Depuis les temps les plus reculés, le deuil désignait nécessairement les réactions sociales entraînées par la mort d'une personne, c'est-à-dire l'ensemble des usages, coutumes, rites et restrictions imposés impérativement en cette circonstance. Ce sens se conserve encore actuellement dans l'expression " être en deuil "

A présent, le deuil désigne de plus en plus la réaction psychologique, subjective, personnelle ou familiale, à la seule perte de quelqu'un ou de quelque chose d'important et l'expression " faire son deuil ", dans le sens de devoir accepter une perte, est employée à tort et à travers si bien que le Deuil a tendance actuellement à s'éloigner de la mort dont il partage aussi le rejet social.

Mais la mort restera toujours au coeur du deuil en raison de son universalité, de son implacabilité, de sa radicalité et de son irréversibilité. Elle constitue la perte et la limite par excellence et la mort de la personne aimée nous préfigure la nôtre.



Comment se déroule le deuil ?



Chaque deuil est différent en raison de la relation unique qui unissait l'endeuillé à la personne disparue, mais tous les deuils suivent le même cours au travers de trois étapes :

C'est d'abord le choc de tout l'organisme sur tous les plans : émotionnel, physique, relationnel. Il est particulièrement net en cas d'accident ou de mort brutale ou inattendue, mais il existe aussi dans les maladies graves à l'annonce du pronostic fatal à terme.

Un état de dépression réactionnelle lui succède assez rapidement. C'est un authentique état dépressif avec son atteinte habituellement modérée de l'état général sous forme de troubles de l'appétit, de la sexualité et du sommeil, d'une intense fatigue et d'une souffrance profonde avec désintérêt pour le monde ambiant, difficultés de fonctionnement et d'intenses inhibitions.

Ce n'est que bien plus tard qu'apparaît le soulagement, d'abord au cours des rêves. La terminaison du deuil se manifeste dans l'élaboration de nouvelles entreprises et de la formation de nouveaux attachements.



MOURIR DANS LA LANGUE POPULAIRE

Depuis le XV siècle, la mort est traduite de façon imagée dans le langage populaire



L'idée du départ (voyage)

tirer ou trousser ses chausses

prendre congé de la compagnie

s'en aller au grand galop

il s'en est allé comme une chandelle

sortir les pieds devant

L'idée du passage

aller de vie à trépas

passer

passer le pas ou sauter le pas



L'idée du repos éternel

sommeil d'airain

passer l'arme à gauche

rentrer ses pouces

il est guéri de tous ses maux

il n'a plus mal aux dents



L'idée de la perte

perdre la vie

il y a laissé ses bottes

perdre son bâton

fermer son parapluie

casser sa pipe

casser sa canne

lâcher la rampe

dévisser (ou décoller) son billard

laisser fuir son tonneau

moucher sa chandelle

renverser son casque

L'idée de "Rendre son âme à Dieu"

rendre sa canne au ministre

rendre sa clef

rendre son cordon

rendre son livret

rendre son permis de chasse

restituer sa doublure



L'association avec la nourriture

perdre le goût du pain

remercier son boulanger

manger les pissenlits par la racine

renverser sa marmite

avaler son bulletin de naissance



L idée du cercueil

il est troussé en malle

s'habiller en sapin

partir entre quatre planches



L'idée du cimetière

rendre le cimetière bossu

être au royaume des taupes

il a un pied dans la fosse

manger les pissenlits par la racine

fumer les mauves

aller au champ de navets (ou d'oignons)



L'idée de se tuer continue à évoluer, mais mourir est devenu muet ? Pourquoi ? Depuis un siècle et demi, les Français n'osent plus jouer avec la mort.

La mutation profonde de la culture, la perte des croyances dans la vie après la mort n'est pas étrangère à ce silence.

Aujourd'hui, on joue moins avec la mort parce que l'angoisse est bien plus vive qu'autrefois.





Quelle est la signification psychologique du deuil ?



Le processus du deuil est l'expression manifeste des effets du travail psychologique inconscient qui s'effectue (travail du deuil) au travers de la souffrance et d'un mouvement de régression psychique. Il se fait essentiellement dans trois dimensions :

La reconnaissance de la réalité de la perte. Elle n'est pas immédiate. Cette réaction de refus est tout à fait normale. Elle sera peu à peu dépassée mais un certain temps est nécessaire. La reconnaissance est porteuse de détresse et de souffrance. Sans souffrance il n'y a pas de deuil.

Le renforcement des liens intérieurs avec la personne perdue. Toute la vie de la personne en deuil y est consacrée. C'est au travers de la reviviscence des souvenirs que s'effectue le nécessaire travail de détachement vis-à-vis de personne disparue.

La prise en compte des sentiments inconscients de culpabilité. Elle est également nécessaire au cheminement du travail de deuil et responsable en partie de la douleur, Ces sentiments sont en relation avec la nature toujours ambivalente de tous les attachements, même si nous refoulons immanquablement les tendances hostiles qui ne manquent pas de les accompagner, au moins à certains moments.

Il serait erroné de comprendre le détachement du travail de deuil comme une nouvelle perte, celle-ci intérieure, de la personne disparue. Il s'agit bien plutôt d'une transformation de la relation qui existait avec la personne aimée décédée. Après quoi, les souvenirs deviennent quasiment inaltérables. La difficulté vient plutôt du renoncement à un avenir commun qui n'est plus possible.



Le deuil peut-il s'aggraver ?



Le deuil peut se compliquer sur le plan physique, psychologique et comportemental.



A - Sur le plan physique : des complications peuvent survenir assez rapidement, en particulier dans le domaine cardio-vasculaire, mais elles sont souvent différées au cours de la première année du deuil et parfois bien au-delà.

Une maladie chronique préexistante peut se décompenser sous l'effet d'un tel traumatisme.

Mais il n'est pas assez connu des médecins que le deuil a un effet déstabilisant sur la santé physique.

De grandes enquêtes épidémiologiques ont montré de manière indiscutable, une surmortalité significative chez les personnes en deuil et tout particulièrement chez les hommes d'un certain âge. C'est aussi chez eux qu'est retrouvée une surfréquence de suicide et d'accidents dans les suites du deuil.

La santé physique des femmes est atteinte dans de bien moindres proportions. L'explication vraisemblable de cette différence se trouve dans le fait que les hommes, surtout les plus âgés, ne savent pas manifester leurs émotions douloureuses; ils ont habituellement tendance à se renfermer, à transférer sur un excès de travail, un abus d'alcool ou de tabac.



B - Sur le plan de la santé mentale : des manifestations bruyantes et désordonnées durant les premiers temps du deuil n'engendrent pas nécessairement de complications.

Au contraire, la principale et première complication psychologique du deuil est son absence : l'endeuillé ne paraît pas souffrir; il n'en montre rien; il n'en parle pas. Il semble continuer comme si de rien était. Mais nous savons que le deuil est inévitable et obligatoire et qu'il devra se manifester un jour ou l'autre d'une manière ou d'une autre. Les absences apparentes de deuil sont très préoccupantes.

Les autres complications psychologiques du deuil sont constituées par l'échec des mouvements psychiques qui doivent normalement s'opérer :



le refus de la réalité n'est pas dépassé ; il devient un déni

l'intériorisation ne donne pas lieu à séparation mais à la poursuite d'une vie illusoire avec le défunt à l'intérieur de soi, des identifications négatives se font jour, en particulier avec les symptômes de la maladie de la personne perdue,

des sentiments inconscients de culpabilité trop forts entraînent, par projection, la peur de la vengeance du mort, la crainte des revenants et des mauvais esprits.

C - Sur le plan du comportement, le deuil se complique essentiellement par la prise de risques pouvant conduire au suicide, à la mort par accident et par des ennuis d'importance variable.



Y a-t-il des personnes plus exposées aux complications d'un deuil ?



Toutes les personnes fragiles de manière habituelle ou fragilisées temporairement par des circonstances particulières, que ce soit sur le plan de la santé physique, de l'équilibre mental ou de l'insertion sociale sont sujettes à ressentir plus durement les effets traumatisants du deuil.

Les personnes à risque sont :



les malades, que ce soit physiquement ou mentalement,

les personnes présentant des troubles de la personnalité sans pathologie mentale déclarée,

les personnes immatures qui entretiennent des relations marquées par une grande dépendance et une intense ambivalence,

toutes les personnes solitaires et isolées.

Les difficultés proviennent ainsi :



des circonstances tragiques de la perte, accident, catastrophe, assassinat, morts multiples, disparitions, etc.

une circonstance du décès rend également le deuil plus difficile: c'est le cas du suicide,

de la nature de la personne disparue : le deuil d'un enfant est toujours très difficile même s'il était encore très petit.

Les personnes âgées constituent une autre population à risque.

A cet âge les risques du deuil sont surtout représentés par une détérioration éventuelle de la santé physique et par la solitude qui peut devenir un facteur de dépression lorsqu'elle est trop importante et mal supportée. La mortalité chez les veufs âgés est particulièrement importante ; elle est plus modérée chez les veuves. Les deuils, au grand âge, décompensent souvent les affections chroniques en cours et révèlent des perturbations somatiques bien tolérées jusque-là.



Qu'en est-il des plus jeunes ?



Les enfants et les adolescents sont, en matière de deuil, des populations à risque qui méritent une attention toute particulière. La perte d'un de ses parents par un enfant est un drame qui désorganise son monde intérieur et sa vie concrète. Son avenir dépendra de la capacité du parent survivant à faire normalement son deuil, à accompagner correctement celui de son enfant, de la possibilité pour ce dernier de pouvoir lier par la suite des relations affectives stables et harmonieuses avec un adulte qui deviendra peu à peu un parent de remplacement.

Les enfants endeuillés expriment leur chagrin comme les adultes, pour autant qu'on leur en donne la possibilité et qu'on les accompagne en leur parlant de ce qui se passe et de ce que l'on vit. Ils essaient souvent d'apporter du soulagement au parent qui reste. Mais leur manière de vivre leur souffrance ne se traduit pas, comme chez l'adulte, par un état dépressif; on assiste à des changements dans le caractère qui devient plus instable, à un fléchissement scolaire, des perturbations, habituellement modérées, du comportement, en particulier en matière de sommeil et d'alimentation.

Au cours du deuil, les enfants ont besoin de continuer à entretenir des relations avec le parent disparu qui devient ainsi un parent imaginaire, tout en sachant bien qu'il est mort. Avec leurs camarades, ils jouent la mort et l'enterrement. Tous ces phénomènes ne sont pas pathologiques ; ils seront respectés comme nécessaires au deuil de l'enfant et surtout pas culpabilisés. Il est judicieux de donner à l'enfant un objet ayant appartenu personnellement au parent disparu qu'il va conserver comme un souvenir précieux et un lien intime avec lui.

La possibilité de supporter un deuil précoce est, bien sûr, fonction de l'âge et du degré de maturité de l'enfant mais elle est également sous la dépendance des circonstances de la perte et plus encore de la nature des relations qui existaient antérieurement entre cet enfant et le parent disparu. Enfin les changements que ce deuil entraîne dans l'organisation de sa vie et dans ses relations ont également leur importance.

Les enfants ont très tôt des idées sur la mort à laquelle ils commencent à s'intéresser dès l'âge de trois ans, au moment de l'émergence de leurs tendances agressives. Mais leurs idées sur la mort ne sont pas les nôtres. Elles sont beaucoup plus proches de celles des hommes des civilisations prémodernes, Pour les uns et les autres, la mort n'est ni naturelle, ni irréversible et elle est contagieuse.

Ce n'est que lorsqu'ils comprennent - vers l'âge de quatre ans - l'irréversibilité de la mort que les enfants peuvent faire un travail de deuil; alors ils savent qu'ils ne reverront plus la personne disparue.



Chez l'enfant, le travail de deuil est-il particulier ?



Le travail de deuil s'effectue par les mêmes processus de reconnaissance de la réalité, d'intériorisation avec identification et d'élaboration des sentiments inconscients de culpabilité. Mais le monde psychique en pleine évolution de l'enfance est bien particulier. Il est encore dominé par la toute-puissance, une très grande ambivalence dans ses attachements, la pensée magique qui fait fi des principes logiques et une connaissance encore insuffisante de la mort : ce n'est que plus tard qu'il en intégrera le caractère universel et nécessaire à la vie.

Ainsi, le travail de deuil de l'enfant est bien particulier. Sa connaissance et sa reconnaissance de la réalité ne sont pas aussi bien établies que les nôtres ; pour lui quelqu'un peut être à la fois mort et vivant. Enfin, les sentiments inconscients de culpabilité de l'enfant jeune sont beaucoup plus intenses que ceux des adultes du fait qu'il est encore plongé dans une ambivalence extrême.

Lorsque l'enfant endeuillé est correctement accompagné et qu'il a pu renouer des relations affectives stables, les seules complications à craindre sont des difficultés d'attachement à l'adolescence ou au début de la vie adulte. Mais lorsque l'enfant n'a pas pu faire son deuil, exprimer suffisamment son chagrin et parler autant qu'il le voulait de son parent perdu, des complications surviennent longtemps après, dans le courant de la vie adulte. Là aussi, elles s'expriment soit au niveau de la santé physique perturbée par identification au parent perdu, soit au niveau du comportement marqué secrètement par l'échec, comme si le bonheur lui était interdit, soit enfin dans le domaine psychologique sous forme, le plus souvent, d'un état dépressif chronique de type névrotique sans raison apparente au moment où il survient.



Comment apporter une aide aux endeuillés ?



1 - Aider les personnes en deuil, c'est en premier lieu être avec elles. Ce qui est quasiment instinctif dans les premiers moments du deuil des personnes que nous aimons, devient beaucoup moins évident et moins facile au bout de quelques semaines ou quelques mois. C'est justement entre le deuxième et le sixième mois que l'endeuillé se sent le plus isolé ; il n'a pas envie de prendre l'initiative de contacts et attend qu'on vienne à lui.

Etre avec une personne en deuil, c'est d'abord l'écouter. Il se trouve que les endeuillés passent par des états différents. Tantôt ils ont envie de parler inlassablement de la personne qu'ils ont perdue, tantôt ils n'ont plus envie d'en parler; ils restent silencieux. Les aider c'est aussi rester silencieux auprès d'eux.

Bien souvent, les personnes en deuil qui viennent consulter leur médecin pour divers symptômes ne souhaitent, en fait, qu'une écoute ; elles ont besoin de parler ; pour diverses raisons, elles ne peuvent s'exprimer dans leur milieu familial.

Cette attitude, à première vue si simple, est, dans la réalité, bien difficile ; elle demande de savoir rester passifs, à 1 'écoute, non interventionnistes, de savoir résister à l'envie de consoler, de faire quelque chose. Et la proximité de la mort n'est pas si simple à supporter.

Etre avec une personne en deuil c'est aussi s'efforcer de prévenir ses besoins et ses désirs; c'est l'aider à s'occuper d'elle-même. Ce peut-être aussi parfois de la ramener à la réalité, à la nécessité de certaines tâches, de certaines démarches.



2 - Pour favoriser de plus le bon déroulement du deuil, il faut pouvoir exprimer son chagrin et toutes ses émotions douloureuses. L'endeuillé a besoin de pleurer la personne aimée aussi longtemps et aussi intensément qu'il le faut sans recevoir d'autres consolations qu'un contact physique, des bras, une épaule et un regard compatissant qui ne se détourne pas. Les paroles de consolation sont inutiles, voire déplacées. L'endeuillé ne veut pas être consolé ; il se vit inconsolable. Une partie de lui s'en va avec son amour et son chagrin en fait partie. N'essayons pas maladroitement de l'atténuer en l'assurant qu'il diminuera avec le temps. Le temps, il est vrai, est le seul vrai consolateur du deuil mais l'endeuillé récent ne veut pas encore l'entendre.

C'est bien en parlant et en reparlant de la personne décédée que l'endeuillé vit peu à peu son chagrin. Mais une partie en restera toujours secrète ; le deuil est une grande épreuve de solitude même lorsqu'on est bien accompagné.

Mais que faire pour ceux qui ne pleurent pas, ceux qui ne montrent rien, les stoïques, ceux qui font comme si rien n'était arrivé ? De quel droit les faire pleurer et y arriverait-on ? Les défenses ont toujours leurs raisons d'être et même si elles nous paraissent risquées elles sont en fait la moins mauvaise solution au moment donné. Essayer d'aider ces endeuillés récalcitrants, c'est encore être auprès d'eux, être avec eux et leur parler discrètement, pour autant qu'ils l'acceptent, de la personne disparue.



3 - Le manque actuel de familiarité avec la mort, souvent la difficulté à surmonter les épreuves donnent le sentiment à l'endeuillé d'être entré dans un état anormal. Il est vrai que si le deuil normal n'est pas une maladie, il réalise cependant une sérieuse perturbation de l'équilibre habituel.

L'un des rôles du médecin traitant, lorsqu'il est consulté, est de rassurer les personnes en deuil et leur famille, de leur faire comprendre la normalité et la nécessité du deuil, de les encourager à parler entre eux de la personne disparue et à partager leurs émotions douloureuses.



4 - Au niveau des enfants, il est essentiel de bien les garder au sein de la vie de la famille au cours de la maladie, des derniers moments, de la mort, des funérailles, de l'enterrement et du deuil. On ne va pas les en écarter comme on a encore trop souvent tendance à le faire sous des prétextes fallacieux et erronés. Mais cela signifie qu'ils vont faire l'objet d'une attention constante. On doit toujours leur parler, toujours s'efforcer de répondre à leurs questions. Et c'est tout naturellement qu'ils viendront, accompagnés, dire adieu au défunt, pour se construire des souvenirs de la personne disparue, Il est nécessaire de dire à l'enfant :



qu'il n'est pas responsable car c'est toujours ce qu'il a tendance à penser,

qu'il n'est pas en danger de mourir lui aussi car, dans ces circonstances, il pense que lui aussi peut être emporté par une maladie ou un accident,

qu'on va continuer à s'occuper de lui le mieux possible ; il sent bien que cette mort dans la famille va entraîner des changements importants dans sa vie,

qu'on va continuer à aimer la personne disparue et qu'on ne vu pas l'oublier.

Il est bien rare que le parent restant, déjà si bouleversé par son propre deuil, soit en état de parler ainsi à son enfant. C'est alors le rôle de la famille, des grands-parents, des oncles et tantes... Mais à défaut, c'est le médecin de famille qui parlera à l'enfant endeuillé et qui encouragera tous les proches à continuer de parler de la personne décédée et à exprimer ensemble leur chagrin, faute de quoi l'enfant ne saurait le faire seul.





Jacques DOILLON dirige Victoire sur le tournage de " Ponette ", l'histoire d'une petite fille qui refuse la mort de sa mère.

Pour ce projet, le réalisateur cherchait des tout petits enfants capables de parler de la mort.

" Avant d'écrire le scénario, dit-il, j'ai commencé par réaliser un documentaire sur le sujet dans les maternelles. On a tourné à Paris, à Lyon, Nantes et Marseille. Pendant ce temps-là, on en profitait pour faire le casting. Au début, je pensais à un enfant de 6 ans, mais à cet âge, le discours sur la mort est déjà celui des parents... Quand j'ai connu Victoire, elle avait 3 ans et demi ..." (Télérama n° 2399 - 3 janvier 1996)



Et lorsque le deuil est plus difficile ?



Il est facile de prévoir qu'un deuil sera plus difficile en raison de facteurs de risque, qu'ils viennent de la personne en deuil ou des circonstances de la mort, en particulier, le suicide. Ailleurs, c'est après quelques semaines, quelques mois d'évolution que l'entourage se rend compte que les choses n'évoluent pas, que l'endeuillé est encore très abattu, en pleine souffrance, qu'il a beaucoup de mal à vivre, à faire face.

Plusieurs possibilités s'offrent alors pour instaurer le suivi nécessaire de cette personne en difficulté; elles dépendent surtout de la nature de la relation de l'endeuillé avec son médecin :



si elle est suffisamment et positivement établie, le médecin lui-même est tout indiqué pour l'assurer, à condition qu'il soit habitué, dans sa pratique, à accorder suffisamment de temps à l'écoute de ses patients.

La question d'une aide médicamenteuse se pose assez souvent et doit être envisagée sans a priori. C'est l'intensité des symptômes d'insomnie, d'anxiété et de dépression qui conduit à une prescription qui, lorsqu'elle est indiquée, se fera toujours après l'écoute, comme une aide supplémentaire.

autrement, et encore plus si l'endeuillé désire rencontrer d'autres personnes dans sa situation, le contact sera établi avec une association (voir adresses ci-contre) qui propose son aide (professionnels et bénévoles formés) par l'écoute téléphonique, des entretiens et des groupes de parole, les uns plus orientés vers l'entraide mutuelle, les autres vers le soutien psychologique.

quant aux endeuillés devenus malades physiquement ou mentalement, ils doivent être orientés par leur médecin, vers l'association ou leur famille vers un spécialiste.

En aidant les gens à regarder la mort comme une éventualité naturelle de la vie, le deuil comme une épreuve nécessaire et non comme une maladie dont il faudrait se cacher, en les encourageant à partager ouvertement leurs chagrins et leurs peines et à parler ensemble de leurs disparus, en accompagnant les endeuillés en difficulté et en les orientant vers des associations qui peuvent les prendre en charge et les sortir de leur isolement, en prenant un soin particulier des enfants au niveau de leur évolution et des vieillards au niveau de leur santé, nous avons un grand rôle à jouer pour soulager les souffrances de nos contemporains et éviter qu'elles ne donnent lieu, par la suite, à des complications touchant la santé des populations et la cohésion sociale.



ADRESSES UTILES



VIVRE SON DEUIL

17, rue Feutrier - 75018 PARIS Écoute téléphonique (1) 42.23.15.00



L'Association propose un soutien aux endeuillés grâce à l'écoute téléphonique, la correspondance, la conduite d'entretiens individuels, les réunions de groupes de parole et de soutien psychothérapique.

VIVRE SON DEUIL est soutenue par : la Fondation de France, les Pompes Funèbres Générales, l'Institut Electricité Santé, organe de mécénat des professions de l'électricité.



GROUPE INTER ASSOCIATIF GRENOBLOIS POUR L'AIDE AUX ENDEUILLÉS

Tél. : 76.03.13.11



APPRIVOISER L'ABSENCE

Aide aux parents qui ont perdu un enfant

Tél. : (1) 46.66.56.43





Document réalisé par l'ADOSEN avec le concours du Docteur Michel HANUS, Psychiatre-Psychanalyste,

Président de l'Association Vivre son Deuil

Tous droits de reproduction soumis à autorisation de l'Adosen (Conseillers médicaux : Dr Ch. AUBERT - Dr A. BEAUPLET)





L'éducation au service de la santé



Tour Maine-Montparnasse - 34e étage

33, avenue du Maine - 75015 Paris

Tél. : 01 45 38 71 93 - Fax 01 43 20 33 87





Cette campagne d'information sur le deuil

est réalisée avec le soutien de la MOCEN - la Mutuelle des Associations

15, rue du Louvre - 75001 PARIS - Tél. : (1) 42 36 71 42









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Pour la Suisse

AVSDS Association Vivre Son Deuil Suisse (écoute téléphonique) 079 412 39 63







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Ce contenu a été initialement publié sur Y! Answers, un site Web de questions-réponses qui a fermé ses portes en 2021.
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